Lima envoyé spécial
Feux d'artifices, embouteillages et concerts d'avertisseurs ont salué, dans la nuit de dimanche à lundi, la victoire des footballeurs péruviens sur le Chili (2-1), au terme d'un match de qualification pour le Mondial 98. A 3 km du stade de Lima, les 74 otages de l'ambassade du Japon ont pu percevoir distinctement la clameur populaire. Celle-ci n'a certainement pas contribué à redresser un moral collectif en baisse, selon les rares confidences des personnes admises à pénétrer dans la résidence diplomatique: membres de la Croix-Rouge, dont le médiateur Michel Minnig, et l'évêque d'Ayacucho, Mgr Cipriani. Certains otages succombent à des crises de prostration, et beaucoup dépriment quand les radios omettent de mentionner leur sort dans les bulletins d'informations.
Le feuilleton des otages est relégué dans les pages intérieures des journaux. Et il promet de s'éterniser. Le dernier épisode est un rendez-vous manqué entre Ernesto Cerpa, le chef des «tupacamaristes», comme on appelle ici les militants du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), et le ministre de l'Education Domingo Palermo, l'«interlocuteur officiel» désigné par le président Fujimori pour négocier au nom du gouvernement. Cerpa avait en effet exigé une promesse de libérer ses 442 camarades du MRTA actuellement emprisonnés, faute de quoi, ajoutait le guérillero dans son message, la rencontre projetée serait sans objet.
Au 30e jour de la prise d'otages (aujourd'hui), c'est donc le point mort. A