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Le compte à rebours (3). La colonie britannique sera rétrocédée à la Chine le 1er juillet. Recherche citoyenneté désespérément Seuls 135000 résidents du territoire ont obtenu un passeport britannique.

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publié le 15 janvier 1997 à 15h57

Hong-kong envoyés spéciaux

«De quel passeport disposeront les habitants de Hong-kong après la rétrocession? Nous n'avons que l'embarras du choix!» Avec un rire un peu gêné, Alex Fong, secrétaire adjoint du gouvernement colonial, chargé des questions de naturalisation et de sécurité, ouvre l'énorme coffre-fort qui trône dans son bureau et présente un éventail de cinq documents. Tous sont valides, créés à des périodes différentes de l'histoire et susceptibles d'être possédés par des Hong-kongais qui les utilisent alternativement, selon les situations.

Dans moins de six mois, la colonie britannique sera rétrocédée à la Chine. Pékin s'est engagé à maintenir pendant les cinquante ans à venir le mode de vie capitaliste que connaît aujourd'hui le petit territoire, en vertu du principe: «un pays, deux systèmes». Mais des incertitudes demeurent sur la manière dont le gouvernement chinois garantira les libertés individuelles ainsi que le climat de «laisser-faire» dans des structures institutionnelles saines, qui ont permis à Hong-kong de se hisser au 9e rang économique mondial et de devenir la 5e place financière de la planète.

Situation complexe. L'une des clés du problème est liée à la question de la citoyenneté des 6 millions de Hong-kongais. Après plus de cent cinquante ans de juridiction de la Couronne d'Angleterre, nombreux sont les Hong-kongais, qui, à titre de sécurité pour l'avenir, souhaitaient obtenir la nationalité britannique, sans pour autant vouloir émigrer au Royaume-Uni.