Johannesburg, de notre correspondant
C'est encore une de ces ironies dont l'histoire a le secret. Deux ans après la chute de l'apartheid et la fin des sanctions économiques contre l'Afrique du Sud, Pretoria pourrait à nouveau devenir quasiment «infréquentable». La menace, très claire, est venue de Washington, à la suite des révélations faisant état d'un projet de ventes d'armes sud-africaines à la Syrie. La vente de systèmes électroniques de tir, destinée à améliorer les chars d'assaut T-72 dont est équipée la Syrie, pourrait conduire Washington à suspendre son aide à l'Afrique du Sud, soit environ 110 millions de dollars pour 1997. Sans compter, évidemment, les conséquences sur l'investissement privé américain en Afrique du Sud.
«Cette vente d'armes est une très mauvaise idée», a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. Le Département d'Etat a pour sa part rappelé que les lois américaines interdisaient désormais toute coopération avec des gouvernements qui fournissent du matériel de guerre aux Etats figurant sur la liste des suppôts du terrorisme international. La Syrie en fait partie. L'affaire a également suscité la colère d'Israël qui a convoqué l'ambassadeur d'Afrique du Sud pour lui exprimer «son inquiétude».
Souveraineté. Nelson Mandela a retrouvé ses accents tiers-mondistes pour sèchement dénoncer les Américains. «Je ne permettrai jamais qu'une assistance étrangère, de quelque pays que ce soit, peut importe sa puissance, dicte notre politique étrangère et viole no