Menu
Libération

L'Armada de mercenaires au Zaïre. Commandés par un Belge, 280 «affreux» mènent la contre-offensive.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 janvier 1997 à 15h29

Kisangani, envoyé spécial

Trente ans plus tard, il est de retour. Christian Tavernier, le Bob Denard belge, est le chef des mercenaires dans l'est du Zaïre, engagés par le président Mobutu pour reconquérir l'Est du pays tombé en octobre dernier aux mains de rebelles. Depuis le début de l'année, cet homme grand et sec, aux cheveux blancs, fait des sauts de puce à bord d'un petit porteur flambant neuf entre Kisangani et Watsa, une ville minière à 700 kilomètres au nord-est de la capitale du Haut-Zaïre. C'est là, en avant-poste dans une zone aurifère d'importance stratégique, que le colonel Tavernier a installé le gros de ses recrues, quelque 280 Serbes, Croates, Russes, Polonais, Belges, Italiens et Français. Tavernier, sexagénaire, connaît bien Kisangani. Son frère cadet, exploitant forestier, y était installé jusqu'à sa mort, du sida, l'an dernier. Quant à Watsa, Christian Tavernier en garde des souvenirs. C'est à Watsa qu'il combattait ­ déjà ­ la rébellion, en 1964-1965, à la tête du «14e codos», une unité de commandos mercenaires.

Le colonel Tavernier n'a jamais vraiment décroché. Conseiller militaire et homme d'affaires, il a longtemps travaillé avec les maquisards du colonel John Garang au Sud-Soudan où, à la fin des années 80, il a dû croiser un certain Laurent Kabila, à l'époque dans l'entourage de Garang et aujourd'hui chef rebelle dans l'est du Zaïre... Ancien du Katanga, du temps de la tentative sécessionniste de Moïse Tshombé et de la «force belge» payée par l'Union