Jérusalem, envoyé spécial
Entraîné malgré lui dans la polémique sur les avoirs juifs déposés dans les banques, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, est sorti pour la première fois de sa réserve dans un entretien accordé à quelques journalistes européens, dont l'envoyé spécial de Libération, avant une visite en Suisse, puis en Italie. Netanyahou a refusé de commenter le document confidentiel de l'ambassadeur suisse à Washington, Carlo Giagmetti, qui a démissionné hier, après avoir écrit: «Il y a une guerre que la Suisse doit mener et gagner (contre les organisations juives)», ajoutant «qu'on ne peut plus faire confiance à la plupart de nos adversaires». Le président de l'Agence juive Avraham Burg a ouvertement mis en doute la bonne foi de ses interlocuteurs suisses et a proposé la création d'une commission d'enquête formée par diverses personnalités juives et des membres du gouvernement israélien. Quel est votre réaction?
Avraham Burg ne m'a jamais approché pour créer une telle commission. Nous devons trouver une solution juste et équitable avec les autorités suisses sur la question des biens qui appartenaient aux juifs assassinés durant la dernière guerre mondiale et qui seraient encore en Suisse. Je veux croire qu'il y a de la bonne volonté de tous les côtés. Personne ne doit perdre de vue que nous nous trouvons face au plus grand crime de l'histoire. C'est une question qui a des implications morales très profondes et qui doit être traité avec la plus extrême