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Libération

Lendemains difficiles pour le président colombienErnesto Samper va devoir affronter une grève générale illimitée des fonctionnaires en février.

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publié le 28 janvier 1997 à 15h17

Miami, correspondance

«Je ne démissionnerai pas.» Le président Ernesto Samper, a commenté avec philosophie la campagne lancée la semaine dernière par quelques-uns des journaux les plus influents de Colombie pour réclamer son départ. 1996 fut pour Samper ­ et ses administrés ­ une annus horribilis dans tous les domaines. Offensive des mouvements de guérilla et réactivation des escadrons de la mort, narcoterrorisme, apogée de la violence et de la criminalité, cataclysmes naturels, catastrophe aérienne, croissance anémique, chômage. Le respecté quotidien El Tiempo a consacré avec ironie Samper «homme de l'année» pour son bilan totalement négatif. L'unique réussite du chef de l'Etat aura consisté à se maintenir au pouvoir contre vents et marées, en dépit, notamment, des pressions des Etats-Unis, où il est personna non grata pour avoir reçu des contributions des barons de la cocaïne dans le financement de sa campagne de 1994.

Disqualification. La nouvelle année s'annonce tout aussi turbulente, avec d'emblée deux échéances périlleuses: une grève générale illimitée des 800 000 fonctionnaires et employés du secteur public le 11 février et, le 1er mars, un verdict attendu de Washington qui publiera, comme chaque année, la liste des Etats jugés convenables pour bénéficier du soutien américain en matière de lutte contre le trafic de drogue. L'an dernier, la Colombie a subi l'humiliation d'être disqualifiée de cette sélection. Une sanction qui a contribué à la détérioration de la situatio