Miami, correspondance
La mère de la victime a eu le seul mot qui a sonné juste: «De Padua paie le prix de ses mensonges, mais ça ne fera pas revenir ma fille.» L'assassin, lui, semble toujours jouer son propre rôle quand, escorté vers sa cellule par des gardes armés, il lance à l'objectif de Globo que «c'est une injustice», et que «les cartes étaient truquées». Guilherme de Padua, 27 ans, comédien, a été condamné samedi à 19 ans de prison pour le meurtre de sa partenaire à l'écran, Daniella Perez.
Pour Globo, le tout-puissant groupe de télévision brésilien, le feuilleton n'a jamais cessé depuis qu'on a retrouvé dans un quartier ultrachic de Rio, en décembre 1992, le cadavre de «Jasmine» (Daniella), la sulfureuse héroïne de la série à succès «Corps et âme», lardé de 18 coups de ciseaux. «Bira»
(Guilherme), qui incarnait le bellâtre de service, un soupirant jaloux et ombrageux, était interpellé quelques heures plus tard et passait aux aveux. La police arrêtait aussi pour complicité sa vraie femme dans la vraie vie, une autre vedette du petit écran, Paula de Ameilda Thomaz, 23 ans, enceinte au moment des faits.
L'instruction, qui a duré quatre ans, a tenu en haleine le Brésil, à la façon de celle de O.J. Simpson aux Etats-Unis. Les enquêteurs ont accumulé 13 200 pages de témoignages et d'expertises. Et ce n'est pas fini. Mercredi dernier, à l'ouverture du procès, le juge Jose Geraldo Antonio a décidé d'offrir au public un nouvel épisode en dissociant les dossiers de Paula et de Gu