Un Premier ministre africain l'appelle la «guerre des deux Roses».
Elle oppose non seulement quelques reîtres moyenâgeux au coeur des ténèbres, mais, à Paris, les preux chevaliers de la politique africaine de Jacques Chirac. Prosaïquement, il s'agit d'une querelle de voisinage entre les deux «cellules africaines» du chef de l'Etat, l'une installée au 2 et l'autre au 14, rue de l'Elysée. La seconde, l'officieuse, prône le soutien aux hommes forts «amis de la France» qui, sur le continent, «reprennent les choses en mains» pour mettre fin à la «pagaille démocratique». La première, l'officielle, défend la «légalité issue des urnes», quand bien même un président africain «démocratiquement élu» mettrait son pays en coupe réglée, voire à feu et à sang. La position aux relents bonapartistes pourrait s'appeler la doctrine de Niamey. Dans la capitale du Niger, le général Ibrahim Barre Maïnassara a en effet pris le pouvoir par les armes, il y a un an, puis «légitimé» son putsch par des élections présidentielle et législatives truquées. Il a renversé un président régulièrement élu qui, il est vrai, avait livré bataille pendant plus d'un an avec son Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale, au point de bloquer le jeu des institutions et de mener le pays au bord de la guerre civile. Quant à l'autre position, celle professant le respect scrupuleux du «processus démocratique», elle pourrait être baptisée la doctrine de Bangui. En Centrafrique, des élections exemplaires o