L'assourdissant silence dans lequel s'enfermait la classe politique
française à l'endroit de l'Algérie semble définitivement rompu. Alors que, selon une très bonne source diplomatique, une «véritable consigne de silence» pesait sur les ministres «depuis six mois» sur le drame algérien, le débat sur la politique de soutien tacite du gouvernement français au régime du général-président Liamine Zeroual paraît s'engager timidement. Après l'interview accordée à Libération par Lionel Jospin (lire notre édition du 27 janvier), qui déplorait le mutisme de la France, l'ancien chef de l'Etat Valéry Giscard d'Estaing s'est déclaré hier favorable à une participation des «islamistes», aux élections législatives prévues au printemps en Algérie. Interrogé sur une éventuelle participation du Front islamique du salut (FIS, dissous) à la consultation électorale, il a indiqué: «S'il apparaissait légitime que des partis se présentent (aux élections de 1991, avant l'interruption du processus électoral qui semblait devoir amener le FIS au pouvoir), je ne vois pas les raisons pour lesquelles il ne pourraient pas se représenter aujourd'hui.» L'ancien président de la République s'exprimait à l'issue d'une réunion extraordinaire de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, dont il avait demandé la convocation lundi en qualité de président de cette commission. Il avait souhaité cette session «devant la multiplication des attentats sanglants en Algérie», afin de définir «l'attit