Jérusalem intérim
De sa maison de Gaza, le docteur Mahmoud Zahar, porte-parole du Hamas, se veut menaçant: «S'il est extradé, cela mettra en danger la stabilité de toute la région.» «Il», c'est Mousa Abou Marzouk. Emprisonné depuis dix-huit mois dans une prison new-yorkaise, ce responsable du Hamas pourrait être prochainement extradé vers Israël. Les responsables de l'Etat hébreu accusent Mousa Abou Marzouk d'avoir planifié et financé certains des attentats-suicides sur le sol israélien revendiqués par le mouvement islamiste entre 1990 et 1994 et qui avaient causé la mort de 47 personnes et blessé près de 150 autres.
Mousa Abou Marzouk, qui vit depuis une quinzaine d'années aux Etats-Unis, se présente bien comme responsable de l'aile politique du Hamas, mais, affirme-t-il, sans aucun lien avec sa branche militaire, le groupe Azzedine-al-Qassem. Il y a quinze jours, il a renoncé à faire appel de la décision d'extradition le concernant, affirmant qu'«un Palestinien ne peut espérer bénéficier aux Etats-Unis de la même justice que les autres dès lors que des intérêts israéliens sont en jeu». Avant de s'enflammer:«Je suis prêt à me rendre en Israël et à y souffrir le martyre.»
L'annonce de sa possible extradition a provoqué de vives réactions dans les territoires palestiniens. Son frère, Mahmoud Abou Marzouk, officier dans la police palestinienne, s'est dit persuadé d'une vengeance du Hamas en cas d'extradition: «Je conseille aux Etats-Unis de renoncer s'ils ne veulent pas avoir des