Montréal
de notre correspondant Discrimination, racisme, sexisme, non-respect des conventions militaires, indiscipline, destruction de pièces à conviction, fausses factures, détournement de fonds: l'armée canadienne essuie depuis deux ans un feu nourri de révélations catastrophiques pour son image et minantes pour son moral. «Je me sens personnellement responsable de ce qui nous arrive à l'armée. Je pense qu'on se sent tous responsables. Il faut arrêter de blâmer tout le monde, nettoyer ce qui traîne en arrière et regarder vers l'avenir», tonne le lieutenant- général Maurice Baril, commandant en chef des forces terrestres canadiennes.
«C'est un homme qui a des couilles», dit l'historien militaire Jack Granatstein; c'est celui qui «monte au créneau» lorsque la haute hiérarchie dans la ligne de mire de plusieurs enquêtes, dont celle qui porte sur les exactions du corps expéditionnaire canadien en Somalie en 1992-1993 se met à l'abri. Avec ce quinquagénaire pète-sec, qui fut conseiller militaire de l'ancien secrétaire général des Nations unies Boutros Boutros-Ghali, plus rien dans l'armée ne saurait être pareil. Toutefois, personne n'ose encore évoquer un rétablissement de la confiance, ou même une réhabilitation du «Casque bleu canadien». La crise, déjà bien consommée, persiste.
Cette semaine, c'est «toute l'armée» que les Canadiens voient défiler dans le prétoire. Du chef d'état-major par intérim, le vice-amiral Larry Murray, dans le cadre de l'enquête sur l'encadrement des