Le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré la guerre au Soudan. «Nous sommes à court de solutions, nous en cherchons maintenant une sur le champ de bataille», a-t-il affirmé hier devant un groupe de journalistes étrangers à Kampala. Sans fermer la porte à une conférence de paix -«il n'y a pas de mal à cela, nous ferons marcher notre cerveau»- et tout en soutenant que les combats en cours dans l'est du Soudan étaient «un problème interne», le chef de l'Etat ougandais n'a pas laissé planer de doute sur sa résolution à s'engager militairement. Il a cependant nié que des troupes se rassemblaient déjà dans le nord-est de l'Ouganda en préparation d'une attaque contre le Soudan. Dans un entretien publié hier par le quodidien arabe al-Hayat, le chef de l'Etat soudanais, le général Omar al-Bachir, avait accusé l'Ouganda de servir de base à l'ouverture d'un second front. Depuis le 12 janvier, le régime islamiste de Khartoum doit faire face à une offensive lancée, à partir de l'Ethiopie, par son opposition unifiée au sein de l'Alliance nationale démocratique (AND). Sur ce front de l'est, l'AND, qui regroupe la guérilla sudiste du colonel John Garang et les deux principaux partis d'opposition du nord, les «unionistes» d'Osmane al-Mirghani et l'Oumma de Sadek al-Mahdi, a conquis, mardi, deux villes garnisons. Ses combattants, appuyés par l'Ethiopie et l'Erythrée, ne seraient plus qu'à une trentaine de kilomètres de Roseires, où se trouve la centrale électrique alimentant Khartoum
Ouganda/Soudan: la «solution du champ de bataille»
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par Stephen Smith
publié le 31 janvier 1997 à 15h05
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