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Libération

Madagascar: la fin de l'éclipse pour «l'amiral rouge» Quatre ans après sa défaite, Didier Ratsiraka redevient président.

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publié le 1er février 1997 à 16h46

Il y a cinq ans et demi, le 10 août 1991, le monde entier a entendu

sa voix donner l'ordre d'ouvrir le feu sur les manifestants. Retranché dans son palais de facture nord-coréenne, en dehors de la capitale Antananarivo, l'inventeur du boky mena ­la version malgache du petit livre rouge­ n'était alors en contact avec les masses populaires que par radio, sur la fréquence des forces de l'ordre chargées de refouler la marée humaine qui menaçait d'envahir le sanctuaire du pouvoir. Sous le feu de l'hélicoptère présidentiel mais, aussi, dans la panique d'un piétinement sauvage sur la route, par crainte irraisonnée de mines plantées dans les rizières, dix personnes ont trouvé la mort. L'opposition, plus proche du Conseil des Eglises que des réalités, portait sa part de résponsabilité: après des mois de grève générale, des rassemblements de masse quotidiens sur la place du 13 mai, puis la «prise» des ministères et la proclamation d'un «gouvernement insurectionnel», ses leaders avaient conduit les manifestants comme des agneaux à l'abattoir. Deux ans plus tard, «l'amiral rouge» était enfin terrassé. Lors des élections présidentielles de 1993, Didier Ratsiraka fut battu à plate couture ­33 contre 66% des suffrages­ par le professeur Albert Zafy, «l'homme au chapeau de paille».

Courte victoire. Hier, quatre ans plus tard, Didier Ratsiraka est redevenu président de la République malgache. Démocratiquement, à l'issue d'un vote qui, au second tour le 28 décembre, l'a opposé au même Albert Z