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Libération

La «veuve noire» et l’héritage de l’empire Gucci

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Patrizia Reggiani aurait commandité le meurtre de son mari, Maurizio Gucci, pour l’argent.
publié le 5 février 1997 à 22h03

Même devant le mandat d’arrêt pour le meurtre de son ex-mari, Patrizia Reggiani, veuve de Maurizio Gucci, l’un des poulains de la dynastie, est restée fidèle à son image de femme qui en fait toujours un peu trop. Aux policiers venus l’arrêter, cette brune pulpeuse de 49 ans qui a une certaine ressemblance avec Joan Collins, l’héroïne de Dinasty, se montre souriante, sûre d’elle. En prison elle défile en vison sauvage long jusqu’à terre. Elle a juste un moment de colère quand les gardiens «osent» saisir son téléphone portable. Selon les magistrats milanais, c’est elle, la «veuve noire» comme on la surnomme déjà en Italie, qui aurait payé deux tueurs à gage pour faire assassiner son ex-mari. Avec Patrizia Reggiani et les deux sicaires, ont également été incarcérés Pina Auriemma, magicienne et voyante, et Ignazio Savioni, gardien d’hôtel accusé d’avoir joué l’intermédiaire entre la veuve et les deux tueurs. Le tout Milan, qui aime se croiser entre les Bermudes et Saint-Moritz, le monde de la mode et de la haute couture est resté médusé par la conclusion imprévue d’une affaire qui avait soulevé les questions les plus fantaisistes à l’époque.

Quand, le 27 mars 1995, Maurizio Gucci est abattu de trois balles en bas de l'immeuble où il a son bureau, aucune piste n'est écartée. On évoque un différend caché avec les investisseurs arabes qui viennent de racheter la célèbre griffe aux deux G, on parle de recyclage d'argent sale. Et même de la présence occulte de la mafia dans certaines