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Libération

Le Refah rappelé à l'ordre en Turquie

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publié le 5 février 1997 à 22h03

Les militaires turcs ont lancé un clair avertissement au Refah

(Parti de la prospérité, islamiste) du Premier ministre Necmettin Erbakan, en faisant défiler hier une vingtaine de chars dans le quartier Sincan, une municipalité islamiste de la banlieue d'Ankara où la tension montait depuis trois jours entre «barbus» et laïcs. Dimanche, l'ambassadeur iranien avait fait un discours très mal accueilli par la diplomatie turque, lors d'une réunion organisée par la municipalité pour «la libération de Jérusalem». Le meeting s'est transformé en festival de propagande antiaméricaine et anti-israélienne, où les orateurs ont fait l'éloge du Hamas et du Hezbollah. «La victoire appartiendra à l'islam dans le monde entier; les partisans de la charia ne doivent pas avoir peur d'être appelés "fondamentalistes par d'autres», avait affirmé le représentant de Téhéran, Mohammad Reza Bagheri, aussitôt accusé d'intervenir dans les affaires internes de la Turquie, en prenant position pour la loi islamique. Le maire de Sincan, Bekir Yildiz, membre du Refah, a été destitué par le ministère de l'Intérieur. Un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara. Par sa démonstration de force, l'armée a voulu rappeler que les islamistes devaient agir dans le cadre juridique et légal, qui prévoit la laïcité comme principe fondamental de la République. L'incident de Sincan est venu alourdir encore le climat politique en Turquie, où la coalition entre le Refah, du Premier ministr