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Libération

Ange-Félix Patassé verrouille le pouvoir au Centrafrique

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publié le 6 février 1997 à 21h57

A peine sauvé par la France, Ange-Félix Patassé tente de restaurer

un pouvoir sans partage. Le jour même où était signé l'accord mettant fin à la troisième mutinerie en neuf mois de l'armée centrafricaine, le 24 janvier, le ministre de la Défense, proche du Président, a pris un arrêté «portant suspension de la solde des militaires en rébellion». Ensuite, le 30 janvier, le Premier ministre Jean-Paul Ngoupandé, d'abord imposé comme garde-fou puis lâché par la France, a appris son limogeage à la radio nationale. Sans référence à l'accord conclu avec les rebelles ou au «protocole d'accord politique» signé par les forces vives de la Nation à l'issue de la deuxième mutinerie, en juin dernier, Ange-Félix Patassé a nommé par décret son ancien directeur de cabinet, Michel Gbezera-Bria, chef d'un «gouvernement d'action pour la défense de la démocratie». Exit le gouvernement d'union nationale. En revanche, interdiction de sortir du pays pour tous les responsables n'appartenant pas à la «famille présidentielle». C'est ainsi qu'après deux ministres en fonction, l'ancien titulaire des Finances, Thierry Bingaba, n'a même pas pu se rendre en Côte-d'Ivoire pour le compte du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Enfin, mardi, l'ex-Premier ministre Ngoupandé, dont le directeur de cabinet avait été tabassé à la mi-janvier par la garde présidentielle, a été empêché de prendre l'avion pour Paris. La pratique n'est pas vraiment nouvelle: pendant les trois années suivant son éle