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Libération

Les réfugiés fuient devant les rebelles au Zaïre

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publié le 8 février 1997 à 21h53

Après l'évacuation du camp de Shabunda et la fuite des quelque 40000

réfugiés rwandais et burundais du camp d'Amisi, c'est au tour du camp de Tingi-Tingi d'être menacé par l'avancée des forces rebelles de Laurent-Désiré Kabila, au Zaïre. Vendredi, l'un des sites qui bloquaient leur progression, un pont sur la rivière Osso situé à quelque 90 km du camp, est tombé aux mains des hommes de Kabila. A Lubutu, la ville proche de Tingi-Tingi, la tension est telle que les organisations humanitaires françaises Médecins sans frontières et Action contre la faim, ont décidé de cesser leurs activités et de rapatrier tout leur personnel à Kisangani, la capitale régionale. A Tingi-Tingi, où 120000 personnes environ vivent depuis deux mois quasi sans ravitaillement et dans des conditions sanitaires terribles, une trentaine d'enfants meurent chaque jour.

C'est dans ce camp que devait se rendre samedi le haut commissaire des Nations unies aux réfugiés Sadako Ogata, qui a à nouveau suggéré cette semaine l'envoi d'une force internationale dans l'est du Zaïre. Un porte-parole de la rébellion a réitéré son opposition à cette proposition vendredi, et proposé «une solution pacifique, la négociation». Sur le terrain pourtant, la situation militaire évolue très vite. Au sud, des milliers de Zaïrois fuient l'avancée des rebelles et traversent le lac pour se réfugier en Tanzanie. Au nord, le ministère zaïrois de la Défense a annoncé hier que 800 rebelles avaient été tués à Watsa où étaient encerclés 280 m