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Libération

Nouvel an fric et chic à Pékin. Retour à la tradition en Chine pour l'année du Buffle. Tandis que Hong-kong a le blues.

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publié le 8 février 1997 à 21h52

Pékin, Hong-kong de notre correspondante

C'est une boutique minuscule, nichée à côté d'un salon de thé, sur «l'avenue de l'argent», l'artère la plus commerçante de Pékin. Dans la devanture, des vêtements inhabituels arrêtent l'oeil des passants. Des robes traditionnelles, longues et fendues haut sur la cuisse, des chemises au col «Sun Yat-Sen» rehaussées de brocart, des vestes molletonnée en tissu paysan. Ce n'est pas un musée, ni l'exposition d'un antiquaire mais le magasin de mode le plus couru de Pékin, en ce mois de février 1997, à la veille du nouvel an lunaire.

A l'intérieur de la boutique, où les clients papotent pendant qu'une couturière prend leurs mesures, une jeune élégante s'adresse à la femme d'âge mûr qui surveille les ouvrières. Paraissant tout droit sortie d'une photographie du Shanghai des années trente, la belle a le teint clair poudré de riz, un rouge à lèvres vermillon, des cheveux courts et crantés, gominés en arrière. La conversation s'engage, irréelle. «Quelle veste magnifique, elle me rappelle celle de ma grand-mère. Elle était mandchoue, vous savez!», ponctue la jeune femme fièrement. «Vraiment, reprend l'aînée l'air intéressée, je suis mandchoue également, mes coupes s'inspirent de ces formes anciennes et indémodables, et la boutique ne désemplit pas! L'autre jour, la directrice de la maison d'édition voisine m'a acheté quatre robes traditionnelles. Elle a payé 4000 yuans (2400 francs) sans hésiter. Pour l'instant, ce sont surtout les milieux intellec