Kabaya, Ruhengeri envoyé spécial
Une petite vieille toute fripée frappe le sol en pleurant, appelant «le Seigneur Jésus sur le Rwanda», tandis qu'on descend en terre le cercueil du padre canadien, Guy Pinard. Présent au Rwanda depuis 1961, Guy Pinard, membre de la congrégation des Pères blancs, a été froidement assassiné dimanche matin, alors qu'il distribuait la communion aux paroissiens de Kinigi, une petite église près de Ruhengeri, la capitale provinciale. L'assassin lui a tiré dans le dos avant de s'enfuir, mais il aurait été reconnu par l'assistance. Dans l'église archicomble de Ruhengeri, Mgr Antonio Martinez, patron du diocèse, «pense que le père Pinard a été assassiné par un homme à qui ne plaît pas ce que fait l'Eglise pour la réconciliation et la tolérance, et pour que le Rwanda ait la chance de reprendre une vie normale et de travailler avec la communauté internationale».
Campagne de terrorisme. Une manière de désigner le cercle d'où provient l'assassin du padre, très probablement les anciens miliciens hutus Interahamwe et les ex-soldats de l'armée rwandaise, de retour des camps du Zaïre depuis novembre, où ils avaient fui après le génocide de 1994, auquel ils prirent part. Ce nouvel assassinat met en lumière la véritable campagne de terrorisme qui s'est abattue sur le pays depuis le retour des réfugiés. Il s'ajoute au meurtre brutal, le 18janvier, de trois Espagnols travaillant pour Médecins du monde à Ruhengeri. Le 11 janvier, deux médecins de MSF-Belgique ont é