La capitale du Haut-Zaïre, Kisangani, est sur le point de tomber et,
dans les semaines sinon les jours à venir, risque d'entraîner dans sa chute le régime du maréchal-président Mobutu. Hier, les forces de Laurent-Désiré Kabila rebelles zaïrois et contingents rwandais et ougandais confondus étaient déjà arrivées aux abords du camp de Tingi-Tingi, qui, près de Lobutu, abrite désormais quelque 150 000 réfugiés hutus. L'avancée des «rebelles» provoque une nouvelle fuite vers l'intérieur du Zaïre de dizaines de milliers de réfugiés rwandais et burundais, comme ceux environ 40 000 du camp d'Amissi, situé 70 km plus à l'ouest et tombé dès vendredi. Or, depuis la prise du pont sur la rivière Osso, près d'Amissi, plus rien n'arrête la progression des forces de Kabila, sinon quelques combats d'arrière-garde livrés par les ex-soldats des Forces armées rwandaises (FAR). En revanche, à peine reprise en main après sa débandade initiale, l'armée zaïroise, toujours tentée par le pillage, risque de provoquer la chute de Kisangani avant même l'arrivée des assaillants.
Comme en octobre, lorsqu'il s'agissait de mettre sur pied une force internationale pour venir au secours des réfugiés hutus chassés par les combats, l'agitation tous azimuts de la communauté internationale indique qu'il est... déjà trop tard pour agir. Comme à l'automne dernier, les rendez-vous internationaux d'une éventuelle «préconférence humanitaire», proposée ce week-end par Xavier Emmanuelli, à une «conférence régio