Madrid de notre correspondant
Deux attentats attribués à l'ETA ont porté hier à son comble la tension accumulée ces derniers jours autour du problème basque. L'organisation séparatiste a frappé deux fois coup sur coup, lors d'un attentat à la voiture piégée à Grenade, puis, à Madrid, en assassinant d'une balle dans la nuque un juge du Tribunal suprême, la plus haute instance judiciaire du pays. C'est ce même Tribunal qui a placé la semaine dernière en détention préventive cinq dirigeants d'Herri Batasuna, la branche politique et légale de l'ETA.
La voiture piégée de Grenade, chargée d'une cinquantaine de kilos d'explosifs, visait une fourgonnette militaire banalisée dans laquelle se rendaient à leur travail cinq employés (civils) d'une base militaire de la banlieue de cette ville andalouse. La camionnette a été soufflée par l'explosion, qui a sérieusement endommagé plusieurs immeubles environnants. Un des passagers, le coiffeur de la base militaire, est mort, tandis qu'un second était toujours hier après-midi dans un état très grave. Quatre habitants de la zone ont également été blessés, dont deux enfants qui attendaient leur bus scolaire. Quelques heures plus tard, dans une rue du centre de Madrid, Rafael Martinez Emperador, magistrat au Tribunal suprême, était abattu à bout portant par deux personnes non identifiées, autre attentat qui porte clairement la marque de l'ETA. Le procès d'Herri Batasuna. «C'est évident que l'ETA cherche à faire pression sur la justice de ce pays