L'ouest chinois est de nouveau le théâtre de fortes tensions. Une
émeute séparatiste survenue la semaine dernière dans la province musulmane du Xinjiang, aurait fait dix morts et une centaine de blessés (l'opposition en exil parle de 30 morts), et un couvre-feu a été établi dans la région, a révélé hier le quotidien libéral de Hong-kong Mingbao.
Les émeutes ont éclaté le 5 février dans la ville de Yining, située à 700 km au sud-ouest de la capitale provinciale Urumqi. C'est l'arrestation d'un Ouigour, l'une des «minorités» les plus influentes dans cette province, qui aurait mis le feu aux poudres.
Plus d'un millier d'étudiants Ouigours seraient descendus dans les rues de Yining mercredi et jeudi dernier, incendiant des boutiques et manifestant en réclamant la création d'un Etat indépendant dans cette région située tout près de la frontière du Kazakhstan.
Un millier de policiers et forces paramilitaires sont intervenus et un couvre-feu a été établi ont déclaré des résidents interrogés par téléphone par l'agence Reuters. Le gouvernement central éprouve les plus grandes difficultés à gérer cette immense province du Xinjiang, située à plus de 3000 kilomètres de Pékin, en Asie centrale, et qui n'a été rattachée à l'Empire chinois qu'en 1884. Les motifs de l'opposition à la présence chinoise sont à la fois ethniques et religieux.
Le Xinjiang réunit des groupes ethniques d'origine turque (Ouigours, Tadjiks, Tatars et Ouzbeks), kazakh et mongole, et les Han (principale ethnie chinoise) s