Le chef d'Etat ougandais Yoweri Museveni et Jacques Chirac ont tenu
hier une séance de travail d'un peu plus d'une heure sur la crise dans la région des Grands Lacs. L'incapacité de l'armée zaïroise à stopper l'avancée des rebelles relance l'idée d'une solution régionale, et sur cet échiquier, Yoweri Museveni est certainement un homme clé. Mais le chef d'Etat ougandais est un pion difficile à manier, car suspecté d'être partie prenante dans le conflit zaïrois. Washington, où il s'est rendu avant de venir à Paris, a la semaine dernière lancé un avertissement à l'Ouganda, comme au Rwanda et au Burundi, leur demandant de se tenir en dehors des affaires zaïroises. Un avertissement qui résonnait comme une accusation. Hier à Paris, où il était reçu pour la première fois depuis l'élection de Jacques Chirac, le président Museveni a une nouvelle fois nié que l'Ouganda était impliqué au Zaïre. Je n'ai aucune influence sur la rébellion, a dit en substance Museveni, à laquelle il ne peut que prodiguer des «conseils». Au même moment, Kinshasa annonçait qu'un avion-cargo transportant des troupes ougandaises s'était écrasé dans le nord-est du Zaïre lundi soir, et que les survivants avaient été capturés par l'armée zaïroise.
La brève visite de Museveni en France indique toutefois que Paris, après s'être longtemps méfié de l'ancien guerillero maoïste, anglophone de surcroît, le considère désormais comme un homme incontournable. Le pourrissement des relations diplomatiques entre la France et l'