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Libération

Pérou: huis clos sur les pénitenciers. Depuis la crise des otages, les détenus, soumis à des conditions de vie désastreuses, n'ont plus de visites.

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publié le 12 février 1997 à 21h42

Lima, envoyé spécial

Avec un franc-parler, mais sous couvert de l'anonymat, cet ami du président Fujimori a recours au français pour qualifier de «coup de pied dans les couilles» le coup d'éclat du commando Tupac Amaru le 17 décembre dernier. Et Nestor Cerpa, le chef du groupe, est sacré «roi des cons» pour avoir obtenu exactement le contraire de ses objectifs: «Il prétend vouloir améliorer le sort de ses camarades incarcérés. Résultat: tous sont privés de visite depuis bientôt un mois. Et nous, qui nous battons dans l'ombre depuis des années pour des conditions de détention plus dignes, nous devrons repartir à zéro. Une catastrophe!»

A en croire notre interlocuteur, visiteur de prison, le président Fujimori, contrairement à sa réputation, aurait du coeur. «Les familles de détenus lui écrivent. Il lit personnellement toutes leurs lettres. La veille de l'irruption dans l'ambassade, il avait accepté qu'à Noël, pour la première fois, les prisonniers politiques et leurs visiteurs puissent se parler et se tenir les mains, s'embrasser, sans les grillages des parloirs. Et c'est lui qui a créé la "Commission gouvernementale de dialogue qui a permis depuis deux ans de libérer 350 personnes injustement condamnées.»

Juges cagoulés. Les quelque 4 000 «subversifs communistes» incarcérés au Pérou pour leur appartenance au Sentier lumineux ou au mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) considèrent sans doute plus durement leur geôlier en chef. Condamné par des «juges sans visage» (masqué