Hong-kong , de notre correspondante
Un imbroglio diplomatique sans précédent entre les deux Corées a réveillé à Pékin des scènes oubliées de la guerre froide. Prise à partie dans le bras de fer qui oppose ses deux alliés, le régime totalitaire de Kim Rong-il en Corée du Nord et celui, démocratique, de Corée du Sud, la Chine populaire se retrouve dans une position très embarrassante.
C'est mercredi matin que le principal idéologue du régime de Pyongyang (lire ci-contre) Hwang Jang-yop, 73 ans, dignitaire nord-coréen, accompagné de son assistant, entre dans le consulat de Corée du Sud à Pékin. Il a décidé de demander l'asile politique. Jamais encore un responsable aussi important n'avait essayé de faire défection au Sud.
Contre toute attente, l'ambassade sud-coréenne rend l'affaire publique. Une douzaine de voitures diplomatiques aux plaques nord-coréennes se sont alignées autour du consulat. Face à elles, des cordons de police chinoise, dont la présence se renforce progressivement. Mercredi soir, une dizaine d'agents nord-coréens tentent de passer en force pour récupérer leur homme, mais sont repoussés par les Chinois.
Depuis, la scène s'est quasiment figée. La rue a été fermée à la circulation et les trois groupes s'observent: les agents nord-coréens restent derrière les vitres teintées de leurs véhicules, les policiers chinois font les cent pas, certains en blouson de cuir et lunettes noires, les autres en uniforme vert. Derrière les fenêtres du consulat, quelques mouvements d