Ils sont venus à Paris pour dissiper le «malentendu» entre la France
et les rebelles de l'est du Zaïre qu'ils représentent. Mais, la semaine dernière, ce trio ambigu dépêché par Laurent-Désiré Kabila a soulevé plus de questions qu'il n'a apporté de réponses. La délégation était conduite par Gaëtan Kakudji, «ministre des Affaires étrangères et de la Coopération» de l'«Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre». Avec lui, un vieux colonel belge issu de la coloniale, Willy Mallants, conseiller militaire personnel de Mobutu de 1964 à 1973, et un consultant, Max-Olivier Cahen, belge lui aussi, qui a assuré jusqu'à l'été 1995 la promotion en Europe du maréchal-président.
Réseaux. A Paris, Gaëtan Kakudji a incendié le régime de Mobutu. Avant de donner des gages de continuité: «Les amis de notre ennemi ne sont pas nos ennemis, a-t-il déclaré. Nous ne sommes pas hostiles aux intérêts français au Zaïre. Seulement, en France, les amis du régime que nous combattons travestissent nos objectifs derrière un écran de fumée.» Qui sont ces «amis»? Jacques Foccart, l'octogénaire monsieur Afrique du gaullisme et «conseiller personnel» du président de la République, Michel Aurillac, ancien ministre de la Coopération, et l'avocat Robert Bourgi, cheville ouvrière des réseaux franco-africains. Les rebelles zaïrois les connaissent bien mieux que les officiels de la politique africaine de la France qu'ils ont vainement tenté de rencontrer , puisque leur responsable de la co