Brcko, envoyé spécial
Les réfugiés serbes ne se soucient guère de la nomination du superviseur américain de Brcko pour affluer dans la ville. Au moins 400 peut-être plus, car aucun organisme international ne les recense se sont installés ces huit derniers jours principalement dans la zone de Gorice, à l'ouest de la ville. Ils réparent les maisons désertées et les occupent avec l'accord de la police locale. Peu massif, ce premier arrivage prélude à une transhumance qui pourrait amener des milliers de Serbes de Slavonie et des environs de Vukovar à se réfugier à Brcko, beaucoup moins surpeuplé que les autres villes de la République serbe. Plus important, la tolérance, sinon les encouragements qui sont prodigués aux nouveaux immigrés, illustre l'état d'esprit de l'administration locale quant à un repeuplement de la zone.
En décidant vendredi de maintenir le statu quo à Brcko et de nommer un superviseur américain sans se prononcer avant treize mois, la Cour internationale chargée de statuer sur le sort de la ville majoritairement musulmane et croate avant la guerre se retrouve de fait avec une situation des plus lourdes à gérer. «Tout dépendra des moyens mis en oeuvre», a pronostiqué Carl Bildt, haut-commissionnaire civil à Sarajevo. Cela signifie de l'argent et des hommes. L'attribution de fonds pour le plan de repeuplement sera l'objet de discussions début mars à Vienne entre les principaux pays payeurs. Ces fonds devront être énormes, non seulement pour entretenir des orga