C'est du bout des lèvres que Kinshasa a accueilli hier le vote par
le Conseil de sécurité de l'ONU du plan de paix de Mohamed Sahnoun, l'envoyé spécial des Nations unies et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dans la région des Grands Lacs. Gérard Kamanda Wa Kamanda, le vice-premier ministre zaïrois chargé des Affaires étrangères, a qualifié le plan d'«avancée timide» et surtout regretté que «l'agression dont le Zaïre est l'objet» n'y était pas condamnée. Il y a moins d'un mois, le chef de la diplomatie zaïroise avait plaidé sa cause à Washington, dénonçant une fois de plus devant le Conseil de sécurité l'implication dans le conflit du Kivu de ses voisins rwandais, ougandais et burundais.
Le plan en cinq points de Sahnoun, il est vrai, ne mentionne que vaguement l'«agression» dont se plaint le Zaïre. Outre la «cessation immédiate des hostilités», le point n$2 du plan de paix demande, sans autre précision, le «retrait de toutes les forces extérieures, mercenaires compris». Il est certainement plus simple de repérer et donc d'évacuer 280 mercenaires blancs que des Ougandais combattant au côté des rebelles de Laurent-Désiré Kabila. Il est sans doute aussi plus diplomatique de ne pas désigner clairement comme agresseurs des pays que la communauté internationale souhaite faire participer au règlement d'un conflit qui menace toute la région. Même si l'Ouganda, comme le Rwanda et le Burundi se sont fait sermonner par les Etats-Unis, le passage à Washington, puis à Paris,