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Libération

Hwang, histoire d'un transfuge nord-coréen. Pressentant sa disgrâce, il aurait fait défection en Chine car sa femme s'y trouvait déjà.

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publié le 20 février 1997 à 16h41

Pékin, de notre correspondante

La femme de Hwang Jang-Yop, l'ex-idéologue du régime nord-coréen qui a demandé la semaine dernière l'asile politique au consulat de Corée du Sud à Pékin, se trouve déjà sur le territoire chinois, a affirmé mercredi à Libération une source chinoise proche du dossier. L'information n'a pas encore été confirmée officiellement, mais, si elle s'avère véridique, expliquerait mieux que le dignitaire ait décidé, à l'âge de 74 ans, de quitter son pays.

Dans la terrible logique du régime nord-coréen, le système le plus fermé de la planète, les familles des défecteurs paient chèrement la fuite à l'étranger d'un des leurs. L'entourage est généralement envoyé au goulag, une manière de décourager les candidats à l'exil. Au lendemain de sa défection, les autorités sud-coréennes avaient diffusé une lettre dans laquelle Hwang demandait à sa femme et à ses quatre enfants de le considérer comme mort. «Hwang Jang-Yop savait que sa disgrâce était proche», explique la source. Ces dernières années, il était descendu du 8e au 24e rang dans la hiérarchie du régime. Proche de Kim Il-Sung, fondateur du régime qui a gouverné la Corée du Nord d'une main de fer jusqu'à sa mort, en juillet 1994, Hwang n'entretenait plus la même confiance avec son fils Kim Jong-Il, qui, depuis près de trois ans, s'efforce d'assurer la succession.

Etat de siège. Cette défection a plongé la Chine au coeur d'une crise diplomatique compliquée avec les deux Corées. Dans le passé, plusieurs défections