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Libération

Lebed: opération séduction à Paris Les patrons français sous le charme du rugueux général.

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publié le 22 février 1997 à 17h11

Ainsi donc les «décideurs» français ont trouvé pour la Russie un

nouveau sauveur. A la fois César et tribun. Alexandre Lebed, ancien général parachutiste ayant franchi le Rubicon de la politique pour briguer les plus hautes fonctions de son pays, a été accueilli à Paris, comme jamais un opposant du Kremlin n'avait été reçu en France. Certes, la visite est restée strictement «privée» dans ses formes. Aucun membre du gouvernement n'a rencontré le candidat à la succession de Boris Eltsine. Reste que son séjour d'une semaine - qui s'est clôt vendredi ­fut chargé d'entretiens de poids, organisés grâce aux entregents combinés de Charles Pasqua et de Philippe Seguin.

Outre le président du Conseil général des Hauts-de-Seine et celui de l'Assemblée nationale, Alexandre Lebed a eu les honneurs du numéro deux de l'Etat en la personne du président du Sénat, René Monory. Les chefs de partis politiques, dont Lionel Jospin, ainsi que le secrétaire général du Quai d'Orsay, Bertrand Dufourq, ont également bénéficié des lumières du général sur la crise économique et sociale dans son pays. Du très beau linge pour un «citoyen ordinaire», si l'on se souvient de la façon dont Boris Eltsine avait été snobé, en avril 1991, quatre mois avant le putsch conservateur alors qu'il était déjà officiellement président du Parlement russe et quand bien même la Fédération de Russie n'était encore qu'une république de l'Union soviétique.

Ce sont toutefois les hommes d'affaires, présents en masse à tous les déjeun