Les rebelles dans l'est du Zaïre tentent d'acculer le
maréchal-président Mobutu à la table des négociations. «S'il n'y a pas de progrès dans la question des négociations, nous serons obligés d'enclencher notre offensive généralisée, de relancer des hostilités qui embraseront alors tout le pays», a déclaré hier Laurent-Désiré Kabila, le président de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL). Faisant pour la première fois état de pressions extérieures, il s'est dit prêt, «si la communauté internationale insiste», à se rendre en Afrique du Sud pour y négocier «avec quiconque peut engager la parole de Mobutu». La semaine dernière, une rencontre entre Kabila et un conseiller spécial du président zaïrois avait avorté après l'annonce prématurée, mercredi par le président sud-africain Nelson Mandela, de ce premier contact direct prévu après cinq mois de guerre qui ont amputé le «géant de l'Afrique centrale» d'un cinquième de son territoire.
Sans coup férir, les rebelles de Kabila ont conquis, samedi, la ville de Kalima, située à une centaine de kilomètres de la frontière zaïro-rwandaise. Après l'avoir pillée, l'armée zaïroise aurait abandonné la localité, à proximité de laquelle se trouvait également un camp abritant 25 000 réfugiés hutus du Rwanda. Ceux-ci, hier soir encore, étaient portés «disparus» par les organismes humanitaires, et le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a demandé aux autorités de Kinshasa de pouvoir mener des recherches pa