Pékin, de notre correspondante.
A l'avant-veille des funérailles de Deng Xiaoping, la Chine a vécu un week-end de deuil national dans un calme apparent mais une grande nervosité. Le patriarche chinois, père des réformes économiques et de l'ouverture, est décédé le 19 février à l'âge de 92 ans, à l'issue d'une longue agonie. Une équipe collégiale, au pouvoir depuis 1992 et présidée par le dauphin, Jiang Zemin, devrait en principe assurer une transition pacifique, mais son équilibre est fragile. Sans surprise, l'armée chinoise a fait officiellement samedi acte d'allégeance à Jiang Zemin. Pourtant, les vieilles rivalités politiques ne sont jamais loin. Jiang aurait ainsi refusé hier que son prédécesseur, l'ancien chef réformiste du Parti communiste Zhao Ziyang, limogé en mai 1989 pour s'être opposé à la répression de Tian Anmen, fasse partie des 10 000 invités qui assisteront aux funérailles, alors même que la famille Deng avait donné son accord, rapporte la presse de Hong-kong. Zhao est maintenu depuis huit ans en résidence surveillée, mais est parfois autorisé à voyager. Il serait actuellement à Hangzhou, près de Shanghai.
A l'autre extrémité de l'éventail politique, l'idéologue conservateur Deng Liqun (qui n'a aucun lien de parenté avec Deng Xiaoping, ndlr) a également été exclu du «comité des funérailles», cette fois à la demande de la famille Deng. Deng Liqun, qui s'est maintes fois illustré pour critiquer vertement la politique de libéralisation économique de Deng Xiaoping