New York, de notre correspondant

Les témoins qui se trouvaient au sommet de l'Empire State Building en cette fin d'après-midi, dimanche, ont rapporté des bribes de conversations anodines avec un homme qui parlait d'Egypte et demandait qu'on lui indique la direction de la statue de la Liberté. Puis un soudain basculement. Des coups de feu en provenance de la même direction. Des cris partout. Panique. Une centaine de touristes se trouvent à ce moment-là sur la terrasse du 86e étage. Les uns se couchent au sol. D'autres se précipitent dans la direction des ascenseurs ou tentent de gagner les escaliers. Puis un dernier coup de feu. Puis plus rien. L'homme, dont on apprendra plus tard qu'il s'agissait d'un Palestinien de 69 ans venu de Gaza, Ali Abu Kamal, vient de se tirer une dernière balle dans la tempe après avoir tué un guitariste danois, membre d'un groupe de rock, et avoir blessé six autres touristes dont plusieurs grièvement. Il décédera plus tard dans la soirée dans un hôpital de New York. Son arme, un pistolet automatique Beretta 380, avait été achetée en Floride fin janvier, d'après le reçu qu'il portait encore sur lui. Le groupe de ses victimes est, à sa manière, représentatif de la popularité parmi les touristes du monde entier d'un immeuble qui, s'il n'est plus le plus haut de New York (les Twin Towers du World Trade Center lui ont volé ce titre), demeure le plus visité: un autre musicien danois de 27 ans est atteint d'une balle dans la tête, un Suisse de 32 ans