Lubumbashi envoyé spécial
Sur le campus universitaire de Lubumbashi, la capitale de la riche province du Shaba, les étudiants jouent au basket, tandis que les jeunes filles étendent leur linge devant le bâtiment du rectorat. Ici, l'armée zaïroise et les services de renseignement n'osent plus entrer depuis les incidents de 1990, lorsque des affrontements entre forces de sécurité et étudiants firent plusieurs morts (le bilan final est controversé, entre 100 morts et un seul). Le vent de démocratisation qui souffle sur tout le Zaïre depuis quelques années a spécialement ébouriffé cette institution. Fini le temps où les étudiants mobutistes disposaient d'un cachot pour y détenir leurs collègues de l'opposition. Les professeurs se sentent libres d'exprimer aux visiteurs étrangers leur opinion, dût-elle déplaire au dictateur à toque de léopard. Forts de leur liberté retrouvée, les étudiants se permettent désormais toutes les audaces, même en temps de guerre.
Un désir de changement. Ainsi, profitant d'une manifestation de protestation contre la hausse de leurs taxes, les étudiants ont pris la rue à Lubumbashi il y a quelques semaines et se sont mis à scander«Kabila, avec nous!». Sans doute représentative de l'écrasante majorité des Shabaiens, l'agitation estudiantine est la manifestation la plus spectaculaire des sentiments de Lubumbashi, alors que l'ennemi est aux portes. «Le sentiment général, c'est un très fort désir de changement, dit un professeur. Que cela soit Kabila ou quelq