Pékin de notre correspondante

L'incinération de Deng Xiaoping, organisée lundi à Pékin, a finalement attiré des milliers de Pékinois venus rendre plus spontanément hommage au dirigeant défunt. Aux premières heures, on se serait cru sur un plateau de tournage. Alors que l'incinération de Deng se préparait, lundi à l'aube, dans le grand cimetière de Babaoshan, à l'est de Pékin, les acteurs se mettaient en place. Vers 8 heures, un flot d'ouvriers, cadres, maîtres d'école, chauffeurs, a surgi du brouillard. Au total plusieurs milliers de figurants, portant tous une fleur blanche de papier à la boutonnière, en signe de deuil.

Ils venaient de l'immense centre sidérurgique de Shougang, situé quelques kilomètres plus à l'est, et de centaines d'autres unités de travail. Même des étudiants étaient présents, triés sur le volet (5 ou 6 par classe) dans les universités de la capitale et amenés sur les lieux en bus, ainsi qu'une équipe de cyclistes professionnels descendus du Heilongjiang avec leurs vélos de compétition! La vague humaine prenait position le long de la chaussée pour saluer le cortège funéraire. Ils étaient venus, expliquaient-ils, «spontanément» et portaient tous, «par le plus grand hasard», cette fleur blanche identique «confectionnée par leur soins»" Tout le long de l'avenue de la Paix éternelle, longue de 30 km, qui traverse Pékin d'est en ouest, passe au pied de la Cité interdite, borde la place Tiananmen puis longe le cimetière de Babaoshan pour aboutir aux usines Shoug