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Libération

Le Grand et le Petit Timonier Deng a fait plus pour la Chine que Mao, mais le fondateur du régime a gardé son aura.

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publié le 25 février 1997 à 17h00

Pékin de notre correspondante Il y avait «le Grand»" et «le Petit Timonier». «Le président Mao» et «le camarade Deng Xiaoping». Un dieu et un homme politique. A vingt et un ans d'intervalle, les Chinois ont réagi d'une manière paradoxale à l'annonce de la mort des deux Dragons communistes qui ont gouverné leur destin. «C'était le 9 septembre 1976, se souvient cet ancien journaliste de l'Agence Chine nouvelle. A la mi-journée, notre unité de travail a été convoquée. Des responsables du Parti nous ont annoncé qu'une "déclaration importante aurait lieu à 18 heures. Beaucoup d'entre nous avaient déjà compris. Le "Président était mort. C'était comme si l'on devait enterrer notre père" A 18 heures, les télévisions, les radios et tous les haut-parleurs, des halls d'aérogares aux communes populaires, ont diffusé cette musique triste et aigrelette, une voix lente et grave a annoncé la mort de Mao Zedong. A ces mots, la Chine entière s'est agenouillée et a pleuré"» L'agonie de Deng Xiaoping aura duré près de trois ans. Et lorsque finalement l'annonce de sa mort est tombée sur les téléscripteurs de l'Agence Chine nouvelle, «sans effet d'annonce, comme pour un commentaire sur une bonne récolte de coton», à 3 heures du matin, au petit jour du 20 février 1997, le «camarade Deng» était déjà enterré dans les mémoires.

«Ce n'est pas la même génération et ce ne sont pas les mêmes sentiments», explique le professeur Lu, 53 ans, spécialiste de sciences politiques. En 1976, à la mort du fondateu