Menu
Libération

Centrafrique: Paris met en garde le président Patassé

Article réservé aux abonnés
publié le 27 février 1997 à 16h52

En guise d'avertissement, la France vient de retirer tous ses

coopérants militaires de la Sécurité présidentielle (SP) d'Ange-Félix Patassé. Selon nos informations, Jacques Chirac a dépêché à Bangui, samedi dernier via Libreville, son conseiller pour l'Afrique, Michel Dupuch, et son chef d'état-major particulier, l'amiral Delaunay. Les deux responsables ont annoncé la sanction au chef de l'Etat centrafricain, sauvé de trois mutineries successives par l'armée française, en concluant: «Si vous voulez aller vers une quatrième mutinerie, ça sera sans la France.» Paris a demandé la promulgation d'une loi d'amnistie, la réintégration dans l'armée des ex-mutins et l'abandon du recrutement en cours de 200 membres supplémentaires de la garde présidentielle. Celle-ci bénéficiait de «l'encadrement technique» de 23 coopérants, 9 permanents et 14 «en mission de courte durée». L'assassinat par la SP de l'ex-ministre Christophe Grelombe, le 5 décembre, des tirs sur un coopérant civil français et le passage à tabac, à la mi-janvier, du directeur de cabinet de l'ancien Premier ministre Jean-Paul Ngoupandé ont été invoqués comme raisons. Mais l'Elysée est surtout exaspéré par la mauvaise volonté du Président d'engager une politique de réconciliation nationale. L'avertissement ne semble d'ailleurs pas l'inciter dans ce sens: mardi soir, de nouveau, Jean-Paul Ngoupandé a été empêché de quitter le pays et hier, dans des quartiers de Bangui acquis au Président, des barrages ont été dressés, des vo