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Libération

Zaïre: questions autour du «second génocide».Malgré des massacres avérés, un bilan chiffré est impossible.

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publié le 27 février 1997 à 16h52

Plus prudente que le secrétaire d'Etat à la Coopération, Reginald

Moreels, la diplomatie belge ne veut parler d'un «génocide en cours contre les Hutus dans l'est du Zaïre» que sous réserve de confirmation. Hier, un porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères, refusant d'employer le terme génocide, a indiqué qu'à la suite de «rapports alarmants, en particulier d'un témoin dans la zone, nous avons contacté nos ambassadeurs dans la région pour qu'ils compilent et corroborent ces informations». Cette réserve renvoie à des difficultés de vérification qui, depuis le début des combats dans l'est du Zaïre en octobre dernier, rendent impossible une évaluation chiffrée des victimes d'exactions et la qualification comme «génocide» des massacres perpétrées à grande échelle.

Les faits établis. Partout en «zone rebelle», où des journalistes, membres d'organisations humanitaires ou de défense des droits de l'homme ont pu circuler librement, des témoignages sur des charniers et des massacres ­ de dizaines et, parfois, de centaines de personnes ­ abondent. Sans distinction de la nationalité des victimes, la comptabilité mortuaire des fossoyeurs zaïrois travaillant à Goma et à Bukavu indique, respectivement, 13 900 et 5 300 «civils portant les traces d'une mort violente». Cependant, les volontaires zaïrois ne recouvrent que les cadavres abandonnés à proximité des deux villes. Ponctuellement, avec toutes les précisions requises, Amnesty International a pu documenter des tueries à g