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Libération

La drôle de guerre Paris-Strasbourg. De Charette a encore dénoncé hier l'ingérence de l'Europarlement sur la loi Debré.

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publié le 28 février 1997 à 16h48

Comment la France peut-elle à la fois se battre bec et ongles pour

que le Parlement européen reste basé à Strasbourg et ne jamais manquer un coup de griffe à cette institution qu'elle tient en haute suspicion? C'est l'une des contradictions mises en lumière par le vif incident diplomatique surgi mercredi durant la visite à Paris du nouveau président du Parlement européen, José Maria Gil-Robles, à qui le gouvernement français a vertement reproché le vote d'une résolution appelant au retrait du projet de loi Debré sur l'immigration (lire également en page 12). Séchement accueilli à l'Elysée par une lettre de protestation de Jacques Chirac contre cette «inacceptable ingérence» dans les affaires françaises, sermonné par Philippe Séguin, le président de l'Assemblée nationale, puis par Alain Juppé, l'Espagnol Gil-Robles a jugé que la coupe était pleine quand le ministre des Affaires étrangères, en a rajouté une louche: le Parlement européen a une fois de plus montré, selon Hervé de Charette, qu'il «n'est pas encore un Parlement digne de ce nom». Bafoué, Gil-Robles réclamait des excuses, puis annulait son rendez-vous au Quai d'Orsay (voir Libération d'hier). Souveraineté bafouée. Le président de l'europarlement, dont c'était la première visite officielle en France, a quitté Paris en déclarant «l'incident clos». Mais Hervé de Charette, loin de jouer l'apaisement, veut au contraire donner «des suites» à cette affaire. Considèrant «choquant que le Parlement européen puisse débattre d