Budapest correspondance
Par 173 oui contre 48 non, les députés hongrois ont voté cette semaine une loi rendant incompatibles les fonctions importantes de la République (député, ministre, présidents de la Cour constitutionnelle et de la Cour des comptes, ombudsman) avec un poste dans une entreprise publique où l'Etat est actionnaire à plus de 10%. Les Parlementaires devront également faire une déclaration de leurs biens, ainsi que ceux de leur conjoint et membres de leur famille vivant sous leur toit, qui sera rendue publique, et actualisée avant et après toute élection législative.
Le projet figurait au programme des partis de l'actuelle coalition gouvernementale, l'Alliance des démocrates libres (ADL) et le Parti socialiste (PSH) avant les élections de 1994. La loi a été votée sous la pression des dirigeants des formations au pouvoir après de houleux débats à huis clos, car de nombreux députés socialistes renâclaient à se priver d'une carrière dans une entreprise publique. «La majorité d'entre eux a compris que le cumul des fonctions n'était pas populaire et qu'être très bien payé était encore plus impopulaire!», remarque un député de l'ADL. La loi est une première tentative de moraliser la vie publique mais aussi de rehausser le prestige des parlementaires et des partis, passablement terni par l'affaire Tocsik, un scandale politico-financier qui a éclaté à l'automne dernier, coûtant son poste à un ministre. Madame Tocsik, avocate au passé douteux, avait touché une énorme co