New York, de notre correspondant
«La réforme n'est pas un événement, c'est un processus», répète, à ne pas s'en lasser, Kofi Annan depuis son arrivée à la tête de l'organisation des Nations unies, le 1er janvier. «Certes, mais il faut bien de temps en temps un événement», s'est impatienté au début de la semaine le nouvel ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, William Richardson, apparemment décidé à succéder à Madeleine Albright dans le rôle de la mouche du coche. «Vous verrez, vous serez surpris par l'ampleur des changements proposés», lui a répondu aussitôt le secrétaire général sans se départir du calme souriant qui semble l'habiter en permanence. Un message qu'il est venu expliquer en Europe cette semaine, à Paris depuis hier. Malgré les bonnes grâces de l'administration Clinton à son égard, Kofi Annan sait que la pression du Congrès américain est loin d'être retombée avec le départ de Boutros-Ghali. Il a néanmoins fait d'une amélioration des relations avec Washington une de ses priorités, mettant fin à l'ambiance de quasi-guerre froide entre l'ONU et les Etats-Unis qui avait caractérisé la fin du mandat de son prédécesseur. Il s'est même montré disposé à travailler avec Jesse Helms, le très anti-onusien président de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain, qui veut lui imposer un calendrier de réformes comme condition préalable au paiement partiel des arriérés américains à l'ONU (le montant de cette dette vient de dépasser le seuil des 1,4 milliard de