Après Stockholm et Bonn, avant La Haye et Budapest, Malcolm Rifkind,
le ministre britannique des Affaires étrangères, a effectué hier l'étape parisienne de sa tournée de VRP de l'Europe «à l'anglaise». Une Europe des nations, où «la coopération intergouvernementale doit rester la règle» autant que possible, de préférence à «l'intégration supranationale» à laquelle Londres reste bien sûr farouchement hostile .
Venu plaider la cause de la souveraineté nationale dans la patrie de l'Etat-nation, Rifkind ne veut pas douter que «la Grande-Bretagne et la France partagent largement la même analyse». Entre une conférence de presse à l'ambassade de Grande-Bretagne et un discours à l'Ifri (Institut français de relations internationales), le ministre a fait amphi comble à Sciences-Po, où plus de 300 étudiants ont chaleureusement applaudi l'humour et le brio de sa prestation. Admettant que son pays «a de temps en temps des vues différentes sur l'Europe», Rifkind s'est attaché à convaincre son auditoire du bien-fondé des résistances britanniques. «Le débat n'est pas de savoir si on est pour ou contre l'Europe. Nous sommes tous pour l'Europe. La question cruciale est: quelle Europe voulons-nous bâtir dans les vingt ou vingt-cinq ans qui viennent?»
Non content de voir que la récente polémique entre le gouvernement français et le Parlement européen à propos de la loi Debré sur l'immigration apportait de l'eau au moulin de Londres contre l'excès de prérogatives accordées à l'assemblée de Strasbo