Chargé de mission au ministère de la Coopération du temps de Pierre
Abelin, puis auteur d'un rapport très critique sur l'aide au développement de la France, rédigé en 1990 à la demande du Premier ministre Michel Rocard, enfin membre du collège des médiateurs dans l'affaire des «sans-papiers» de Saint-Bernard et président du comité des programmes de l'ONG International Alert, l'ambassadeur Stéphane Hessel est considéré, à 79 ans, comme un «sage», une instance d'appel dans les rapports franco-africains. De retour du Niger, où il était invité par un général-président, il plaide pour une Realpolitik en Afrique, quitte à soutenir des hommes forts et à mettre une sourdine à la démocratisation.
Pourquoi vous faites-vous l'avocat d'un «engagement constructif» au côté du général Maïnassara, alors que celui-ci a pris le pouvoir au Niger, il y a un an, en renversant un régime démocratique, qu'il a depuis manipulé des scrutins présidentiel et législatif, qu'il n'a pas hésité à mettre en prison des opposants?
Premièrement, au cours des derniers mois, le président Maïnassara a tendu la main aux opposants et il a fait entrer dans son gouvernement des hommes de valeur qui viennent d'autres tendances que la sienne. Deuxièmement, il a été l'un des hommes clés de la négociation d'un accord de paix avec les Touaregs et il est aujourd'hui le mieux placé pour consolider cette paix, encore fragile. Troisièmement, tout en étant un musulman scrupuleux, il est un adversaire résolu de toute dérive intég