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Libération

Une épidémie de typhus menace le Burundi. La maladie sévirait depuis plusieurs mois dans les camps de réfugiés aux quatre coins du pays.

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publié le 6 mars 1997 à 23h46

Les 500 000 réfugiés des camps du Burundi seraient tous menacés de

mort à plus ou moins brève échéance. Selon le professeur Didier Raoult, bactériologiste de renommée mondiale et président de la faculté de médecine de Marseille, une épidémie de typhus, «la plus massive dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», sévirait en effet depuis plusieurs mois aux quatre coins du pays. «Les premiers cas ont été signalés dans une prison en décembre 1995, affirme le médecin. Un an plus tard, des échantillons de sang et de poux de corps prélevés dans un camp de réfugiés et envoyés à mon laboratoire étaient tous positifs.» Depuis, la situation n'a fait qu'empirer. Le gouvernement burundais a fini par missionner le bactériologiste marseillais pour évaluer l'ampleur de la catastrophe. Ce qu'il a découvert sur place entre le 12 et le 21 février dernier n'a fait que confirmer ses craintes. «Pendant que j'étais là-bas, indique Didier Raoult, l'épidémie était littéralement en train de flamber. Entre 500 et 1 000 nouveaux cas se déclaraient chaque jour dans les camps de réfugiés des provinces de Muramvya, Kayanza et N'Gozi. Parmi eux, 10% mourront très vite s'ils ne sont pas soignés. Et je n'ai vu, sur les 7 sites que j'ai visités, qu'une toute petite partie de la réalité.»

Le traitement du typhus est connu depuis longtemps. «Il suffit de deux comprimés de Doxicycline, un puissant antibiotique, pour enrayer l'infection», précise le médecin. Chacun de ces comprimés ne coûte pas plu