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Libération

Albanie: Berisha sonne l'heure de la réconciliationL'opposition participera à un gouvernement d'union et un scrutin sera organisé.

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publié le 10 mars 1997 à 23h34

Tirana envoyé spécial

Le président albanais Sali Berisha a finalement cédé aux exigences de l'opposition, en annonçant hier la formation d'un gouvernement de «réconciliation nationale» et la tenue dans les deux mois d'élections anticipées. A la télévision, il a rendu publiques les concessions très importantes faites à ses adversaires, notamment aux socialistes (ex-communistes), la force dominante de l'opposition qui devrait se tailler la part du lion dans le futur cabinet. Il y a quelques jours encore, Sali Berisha excluait tout accord de gouvernement avec «les rouges» estimant que ce serait «transformer la démocratie en otage». Sa volte-face est donc totale mais il n'avait plus le choix , la rébellion continuant à s'étendre au sud, prenant samedi la ville de Gjirokaster et contrôlant désormais un cinquième du pays ( selon une TV grecque, cinq personnes auraient été tuées dans la ville de Permeti, dont la population se serait soulevée).

Les pressions des Occidentaux craignant une déstabilisation de tous les Balkans et un nouvel exode des Albanais expliquent aussi le changement du chef de l'Etat. «Je me résous à cette coalition avec les socialistes en raison de l'intérêt supérieur du pays», a précisé Sali Berisha en précisant que les insurgés avaient une semaine pour remettre leurs armes et que l'amnistie serait accordée aux civils ayant participé aux troubles comme aux militaires qui n'ont pas défendu leurs casernes.

Il reste maintenant à savoir si ces concessions, qui correspo