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Libération

Alain Mesili, deux ans d'oubli en Bolivie. Accusé d'avoir aidé des terroristes, l'andiniste français attend en prison d'être jugé.

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publié le 11 mars 1997 à 23h29

La Paz envoyé spécial

Malgré la suspension vendredi de sa grève de la faim entamée le 21 février, l'état de santé d'Alain Mesili, un Français incarcéré depuis deux ans dans la prison de haute sécurité de Chonchocoro, près de La Paz, inspire la plus vive inquiétude aux autorités consulaires françaises, désormais seules autorisées à lui rendre visite. Avec lui, les 1 500 détenus qui avaient observé cette grève de la faim exigeaient l'application d'une loi, restée jusqu'ici lettre morte, prévoyant le bénéfice de la liberté conditionnelle à ceux qui n'ont pas été condamnés au bout de deux ans de préventive. C'est le cas de ce Français de 47 ans arrivé en Bolivie au début des années 70.

Comment Alain Mesili, alpiniste, ou plutôt andiniste renommé, journaliste et écrivain à ses heures, en est-il arrivé là? La justice bolivienne l'accuse d'avoir servi de chauffeur à un commando du groupe d'extrême gauche Commission Nestor Paz Zamora (CNPZ), lors de l'attaque de la caserne des marines américains à La Paz, en octobre 1990, qui coûta la vie à un soldat bolivien. Elle lui reproche aussi d'avoir loué la maison où fut séquestré un homme d'affaires, Jorge Lonsdale, tué au cours de l'assaut de la police.

Mesili encourt une peine de trente ans de prison. Il nie énergiquement les faits qui lui sont imputés, même s'il reconnaît sa sympathie pour l'extrême gauche et surtout pour la cause indigéniste. Mais il affirme n'avoir jamais eu d'activité politique. Son avocat, Me Carlos Villaroel, enfonce