Asmara, correspondance
Il y a deux ans, la villa située au 14 via Begg Frecmaria, dans le quartier résidentiel d'Asmara, abritait encore l'ambassade du Soudan. Après l'arrestation par les autorités érythréennes d'un commando du mouvement islamiste érythréen Al-Jihad, et la rupture des relations diplomatiques avec Khartoum, Asmara remit en mars 1996, fait sans précédent dans les annales diplomatiques, les clés de cette somptueuse villa au style colonial italien à l'opposition armée soudanaise, l'Alliance nationale démocratique (NDA). La capitale érythréenne devenait ainsi le quartier général de l'opposition armée soudanaise au régime militaro-islamiste du général Omar el-Bechir.
Aucune sentinelle n'est en vue, bien que l'on fasse état de l'arrestation récente de plusieurs membres du mouvement Al-Jihad, qui auraient planifié de faire sauter la villa lors d'une réunion. Sur les deux étages, chacune des sept factions constituant l'alliance dispose d'un bureau équipé de moyens de communication qui crachent les dernières nouvelles du front ou de Khartoum.
Coalition diversifiée. C'est ici que sont concoctées les grandes décisions de la NDA. Au premier étage officie le général Fathi Ahmed Ali, commandant en chef et vice-président de l'Alliance, la cinquantaine, la mise impeccable et débordant d'enthousiasme: «Les nouvelles en provenance du front sont excellentes.» Ces derniers jours, après une pause consécutive à leurs succès initiaux de janvier dernier, les rebelles soudanais sont en