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Libération

Pression humanitaire pour le Zaïre. Alerté par Xavier Emmanuelli, Chirac lance un appel pour les réfugiés.

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publié le 12 mars 1997 à 23h27

Par la voix de son président, la France a lancé hier un «appel

solennel à la communauté internationale pour qu'elle prenne ses responsabilités en exerçant les pressions nécessaires afin d'obtenir l'arrêt des combats et la mise en oeuvre des interventions humanitaires qui s'imposent de toute urgence» dans l'est du Zaïre. A ces propos tenus par Jacques Chirac au Conseil des ministres, le chef rebelle Laurent-Désiré Kabila, président de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), a répondu, hier après-midi, à sa façon. Haranguant une foule de 10000 personnes à Kindu, l'importante ville garnison conquise le 2 mars par les rebelles, il s'est écrié: «Voulez-vous un cessez-le-feu?». «Hapana!» (non» en swahili), a répondu en choeur l'assistance" L'appel de Paris et l'écho qu'il a rencontré au coeur du continent illustrent l'incompréhension hostile que se vouent, désormais ouvertement, la France et le mouvement rebelle. «Les Blancs, surtout les Français et les Belges, font campagne contre l'Alliance pour nous salir», a expliqué hier Kabila à ses partisans. «Ils nous appellent des "rebelles'' et font pression pour que nous cessions les combats. Nous refusons.» A Goma, le commissaire général à l'information et à la propagande de l'Alliance, Raphaël Ghenda, a accusé la France d'être «l'alliée de Mobutu et des génocidaires rwandais de tout poil». Il a dénoncé «cette idée fixe de vouloir intervenir à tout prix en cherchant des prétextes pour justifier cett