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Libération

Tempête contre la police espagnole. Fernando Elejalde, membre de l'ETA, aurait été torturé lors de sa garde à vue.

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publié le 15 mars 1997 à 23h16

Madrid, de notre correspondant

Quatre vertèbres lombaires fracturées, le tympan droit crevé, et des contusions multiples sur le visage et le tronc: Fernando Elejalde, un membre de l'ETA, a été hospitalisé dans cet état assez grave après 48 heures de garde à vue au commissariat de San Sebastian, au Pays basque. Les apparentes tortures qui lui ont été infligées ont déclenché une tempête politique en Espagne. Le parquet de San Sebastian a ouvert une information, tandis que le ministre de l'Intérieur Jaime Mayor Oreja devra s'expliquer lundi devant les députés pour leur présenter les conclusions d'une enquête interne de la police. Mais déjà, le gouvernement tente de désamorcer le scandale en niant les tortures: selon la version officielle, les blessures de Fernando Elejalde seraient dues seulement aux circonstances de son arrestation, mardi. Le terroriste a été maîtrisé par trois policiers alors qu'il venait d'assassiner d'une balle dans la nuque le psychologue de la prison de San Sebastian. Par hasard, trois inspecteurs de la Brigade d'information (Renseignements généraux) se trouvaient près du lieu de l'attentat.Ils ont arrêté l'assassin après une course-poursuite et quelques échanges de balles. En s'enfuyant, Elejalde aurait été renversé par une voiture. Un premier rapport médical, réalisé immédiatement après l'arrestation, fait état d'hématomes divers et de la rupture du tympan. «Ce rapport coïncide en substance avec le diagnostic lors de son entrée à l'hôpital», s'est donc