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Libération

A Goma, les rebelles préparent la suite. Leur prochaine cible: Lubumbashi, capitale du Shaba.

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publié le 17 mars 1997 à 23h09

Goma envoyée spéciale

Dans l'ancienne résidence du maréchal Mobutu à Goma, des soldats insurgés, capuchon rabattu sur la tête, appuient leur arme contre des tables basses imitant la malachite. Assis par terre, empilé sur des canapés qu'éclairent des lustres dorés, l'état-major de Laurent-Désiré Kabila ressemble à des collégiens hilares qui auraient mis leurs parents à la porte. Samedi soir, c'est dans cette tanière de faux marbre que le président de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) a annoncé la prise de Kisangani, troisième ville du pays. Mais, friande de symbole et de coups à trois bandes, l'alliance ne s'est pas contentée d'une victoire militaire. L'assaut final a été donné le jour où Mohamed Sanhoun, émissaire de l'ONU, avait choisi de se rendre à Goma pour défendre son plan de paix et plaider pour un cessez-le-feu.

Entretients. Il est environ 14 heures, lorsque l'avion de Sanhoun se pose à l'aéroport. En acceptant de venir dans la capitale de la zone conquise par les rebelles, il affiche sa bonne volonté. Mais, à l'aéroport, aucune délégation ne l'attend. Elle arrivera près d'une demi-heure plus tard, polie mais pas empressée, imposant son propre protocole. Quelques instants après le début des entretiens, la radio locale interrompt ses émissions pour annoncer la chute de Kisangani. Tout l'après-midi, les nouvelles se succèdent par bribes. En ville, les embrassades et les réjouissances ont déjà commencé quand l'ambassadeur Sanhoun repa